Femmes

Texte de Sylvaine Duboz

"Je suis toujours très émue par la force et la violence de ta peinture. Tu nous bouscules, tu nous contrains à réagir, à nous questionner aussi. Mais on sent que tu te bats sans aucun doute quand tu peins.

Les aplats ne sont jamais des aplats, lisses, ils sont travaillés, la peinture est repoussée, tu en remets, tu racles, tu traces, il y a toujours du mouvement. Il y a de l'épaisseur, ce n'est pas léger, mais puissant et non lourd. Ca brasse, ça n'effleure pas. Ce sont souvent des cris, peut-être des révoltes, et quand c'est plus calme, la vie est toujours là, la lutte n'est-elle jamais abandonnée, acceptation finale, désespérance ou nostalgie, appel au secours?

Ta femme en mer évoque tout cela. Ou bien c'est comme une "mise à nu", une présence telle-quelle, sans fioriture, vraie mais sensible.

Ce que tu vous donnes à voir est toujours distancé, c'est bien ta perception que tu nous donnes à voir.

Femme en violence en est l'exemple typique, le rouge est là, envahit la toile comme s'il était impossible d'arrêter le flux du sang, mais la femme ou son corps sont à peine perceptible. De même la femme animale.

Les corps sont déformés, et plus que la beauté extérieure, tu recherches la beauté, la vérité intérieure..."